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Diabète : prévenir la maladie et ses complications. Il est urgent d’agir !

Le nombre de personnes atteintes de diabète ne cesse d’augmenter. Or, quelques mesures simples peuvent être mises en œuvre pour enrayer cette épidémie, ou éviter les complications les plus graves. À l’occasion de la Journée mondiale du diabète, le 14novembre, nous faisons le point avec Dr Jean-François Renucci, médecin vasculaire à l’hôpital de la Timone à Marseille, et ambassadeur de l’association Agir pour le Cœur des Femmes.

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De quelle manière progresse le diabète ?

C’est une épidémie qui se développe rapidement partout dans le monde, en parallèle de l’obésité et la France ne fait pas exception. Selon l’Assurance Maladie, notre pays compterait 3,8 millions de diabétiques. Or, beaucoup de malades s’ignorent puisque c’est une pathologie qui reste très longtemps silencieuse, et nous sommes aujourd’hui en situation de sous-diagnostic. L’obésité augmente les besoins en insuline pour réguler la glycémie alors que le pancréas en sécrète moins. Trop de personnes découvrent encore leur pathologie en arrivant aux urgences, après un événement grave lié au diabète, comme un infarctus du myocarde ou un accident vasculaire cérébral. En effet, le diabète de type 2 est souvent associé à l’obésité, l’hypertension artérielle ou l’hypercholestérolémie. Ce cumul de pathologies augmente le risque de complications graves, notamment cardio-vasculaires. Celles-ci peuvent être macrovasculaires, c’est-à-dire toucher les artères du cœur, du cerveau ou des jambes, ou microvasculaires en atteignant les vaisseaux de la rétine ou des reins.
En revanche, le diabète de type 1, avec son cortège de symptômes : fatigue, amaigrissement, soif, besoin fréquent d’uriner est diagnostiqué facilement mais ne représente que 10 % des cas.

Comment mieux prévenir l’apparition du diabète ?

Il est important de faire doser sa glycémie (taux de sucre dans le sang) régulièrement si l’on est une personne à risque, à savoir si l’on est en situation d’obésité et si l’on a un ou deux parents diabétiques de type 2. C’est le test qui permet de diagnostiquer la maladie si la valeur est > 1,25 g/l ; définition commune au 2 types de diabète avec également une glycémie « non à jeun > 2 g/l.
Il est aussi possible de mesurer l’hémoglobine glyquée (HbA1c), c'est-à-dire le pourcentage de sucre qui s’est déposé dans l’hémoglobine au cours des trois derniers mois.
Détecter précocement le diabète contribue à limiter ou retarder les complications les plus graves.
Le risque de développer ou de voir évoluer la pathologie diminue également en adoptant une alimentation à index glycémique bas (la capacité d’un aliment à faire augmenter la glycémie), donc moins riche en sucres rapides, et en luttant contre la sédentarité. La consommation de 5 fruits et légumes par jour, conformément au PNNS (Programme National Nutrition Santé), et la pratique de 30 minutes d’activité physique (ou 7000 pas) chaque jour constituent de bons repères. De même, le NUTRISCORE avec ses simples repères de couleurs présente l’avantage d’être lisible et compréhensible par tous.
C'est différent pour les personnes atteintes d’un diabète de type 1, qui est une maladie auto-immune, non liée à l'hygiène de vie avec des anticorps qui détruisent assez rapidement certaines cellules du pancréas qui en conséquence ne produisent plus d’insuline et qui touche les sujets jeunes. Le facteur de risque principal de développer des complications chez ces patients est la consommation de tabac associée. Dans tous les cas, réaliser un bilan régulier, surtout après dix années de vie avec le diabète, permet de détecter les complications plus tôt et de mieux les prendre en charge.

Le risque de développer un diabète de type 2 est-il plus élevé pour les femmes ?

Rien ne le prouve, et le diabète aurait même tendance à « gommer » les différences entre hommes et femmes en termes de complications. À une exception près toutefois : le diabète dit gestationnel, qui apparaît durant la grossesse. Le risque augmente avec l’âge et la prise de poids. On peut réaliser un dépistage dans les cas « limites » en faisant boire une certaine quantité de sucre et en dosant ensuite les glycémies. Après la grossesse, environ une femme sur deux ayant déclaré un diabète gestationnel restera diabétique, et toutes présenteront un facteur de risque plus grand de déclencher la maladie dans les années suivant la grossesse. C’est pourquoi, là aussi, une surveillance régulière de la glycémie doit être réalisée, après la grossesse. Il en est de même pour l’élévation de la tension artérielle.
Par ailleurs, le diabète de type 2 s’apparente à une maladie de société, puisque la précarité et la vulnérabilité — qui touchent plus souvent les femmes — réduisent les chances de bénéficier d’une prise en charge adaptée et augmentent le risque de développer des complications.
Et le possible désengagement de l’Assurance Maladie évoqué pour l’attribution de l’affection de longue durée (ALD) (c’est à dire la prise en charge à « 100 % ») pourrait ne plus concerner les diabètes sans complications et encore plus les éloigner du soin.

Et pour les thérapeutiques médicamenteuses ?

De nombreux progrès ont étés faits ces dernières années.

Pour le type 1, sont apparues des insulines plus adaptées par exemple de très longue durée d’action et le mode d’administration progresse avec les pompes externes ou implantés. On en est à la communication entre le si pratique capteur de glycémie sur l’épaule (qui évite de se piquer le bout du doigt) et la pompe pour en quelque sorte « automatiser » le traitement.


Pour le type 2, alors que les anciens traitements diminuaient la glycémie sans réduire le nombre de complications… les produits récents diminuent les événements cardio-vasculaires.
Il y a ceux qui font, entre autres, perdre du poids… ce qui leur a valu beaucoup de publicité mais surtout réduisent le risque cardio-vasculaire au point que l’injection hebdomadaire représente une contrainte mineure au vu des résultats obtenus et les comprimés arrivent…
Si infarctus et AVC sont en nette régression, l’insuffisance rénale, avec une fréquence relativement stable, reste la première cause de dialyse en France.
D’autres traitements également d’apparition récente, initialement réduisant la glycémie en agissant sur l’élimination rénale, permettent de ralentir l’altération du rein.
À signaler que les effets sont tels que ces produits sont utilisés également chez des « non-diabétiques » en particulier dans l’insuffisance cardiaque.
En conclusion, il faut dépister régulièrement le diabète par la réalisation de glycémie surtout si l’on est à risque et adopter un mode vie adapté.
Pour la maladie installée, dépister régulièrement les complications, agir avec les nouveaux traitements et sur les facteurs de risques associés au diabète va permettre de limiter les complications graves.

 
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